Évaluateurs professionnels CQP/TFP : au cœur de la professionnalisation de nos métiers

Certificats de qualification professionnelle, titres à finalité professionnelle, chaque année, ce sont près de 4 000 agents et chefs d’équipe (ou futurs agents et chefs d’équipe) qui passent des épreuves pour obtenir une certification de la propreté. Après avoir suivi une formation adaptée dans l’un des 94 organismes spécifiquement habilités, ils sont environ 80 % à obtenir le parchemin reconnaissant la maîtrise de leurs compétences. 

Ce chiffre de 4 000 certifications n’est pas anodin. Il fait du secteur l’un des secteurs les plus certificateurs de France. Pour le mettre en œuvre, les acteurs impliqués sont nombreux : les partenaires sociaux qui agissent à la fois en tant que commanditaires et jury de délivrance, l’OC Propreté (organisme certificateur garant de la qualité du dispositif, les organismes habilités à mener les formations et à accueillir les évaluations…). Plus discrets, car moins institutionnalisés, les évaluateurs professionnels sont au cœur même de la démarche. Sans eux, rien ne serait possible. En effet, ce sont eux qui interviennent en binôme avec un évaluateur pédagogique, lors des commissions d’évaluations. Après une formation de 2 jours, ils évaluent les candidats lors des mises en situation ou des questionnements oraux qui composent les épreuves. Chefs d’entreprise, responsables d’agence, de secteur, de site, leur expérience (ainsi que des grilles d’évaluations précises et étayées qui leur sont remises) leur permette d’apprécier la maîtrise des différentes techniques et savoir-faire des candidats. Sollicités en moyenne 4 fois par an, ils font bénéficier à tous de leur expertise métier !

Deux évaluateurs CQP/TFP témoignent

Comment êtes-vous devenu évaluateur professionnel ?
Carla Fernandez, responsable de secteur chez A2BK (Occitanie) : "A2BK est déjà impliqué dans la formation des apprentis et la formation continue des salariés. Je suis maître d’apprentissage depuis huit ans dans mon entreprise et j’apprécie de pouvoir transmettre la passion de mon métier. C’est tout naturellement qu’avec l’appui de ma direction, j’en suis venue à l’évaluation des CQP et TFP."
Philippe Devos, ancien responsable service bionettoyage en hospitalier (Hauts de France) : "Après une longue carrière dans l’hospitalier, de consultant, puis de formateur à l’INHNI, je suis devenu évaluateur professionnel à mon départ en retraite."


Comment se passe une commission d’évaluation ?
P.Devos : "Toujours en binôme avec un évaluateur pédagogique, nous contrôlons la présence des matériels, produits et supports nécessaires au bon déroulement des épreuves. Avec bienveillance, nous accueillons les candidats en prenant soin de valoriser le diplôme et l'importance de l'obtenir. Nous les informons des modalités de notation et de l'obtention de la certification en essayant de rassurer les candidats particulièrement stressés, puis des épreuves qu'ils passeront et de leur déroulement."


Quelles compétences faut-il avoir pour être évaluateur ?
C.Fernandez : "Tout d’abord la rigueur, avoir une excellente maîtrise des modes opératoires théoriques et pratiques. Être également pédagogue, car il faut parfois savoir reformuler les questions. S’adapter au public et faire preuve de patience et de bienveillance. Finalement, il n’y a pas de grande différence avec le monde de l’entreprise !"

Qu’est-ce que vous appréciez dans cette mission ?
C.Fernandez : "Cela me permet d’appréhender mon métier différemment, d’adapter aussi mon discours à un public de futurs professionnels. Cela est enrichissant d’échanger avec des confrères et des professionnels de la formation et de répondre aux interrogations de futurs agents, mais également de prendre de la hauteur et de transmettre la passion de mon métier aux plus jeunes !"
P.Devos : "Participer à la professionnalisation des métiers de la Propreté, rencontrer souvent de futurs bons professionnels, favoriser les échanges entre le volet formation et l'activité, etc."


Conseilleriez-vous à des collègues d’autres entreprises de devenir évaluateur ?
C.Fernandez : "Si vous avez un peu de temps et la passion de vos métiers, c’est une expérience à tenter."
P.Devos : "Certainement, parce que la certification est un levier primordial pour la reconnaissance de ces métiers et des compétences requises, tellement sous-estimé."